Par Françoise Biasotto – Lors de notre réunion du 5 novembre, nous sommes revenus, sur la rencontre-débat qui a eu lieu le 15 octobre au cinéma Henri Verneuil de La Valette-du-Var autour du film Une fille facile, à partir de son commentaire par Veronica Sosa-Yegge.
Cette rencontre était une soirée préparatoire aux J49 : « Femmes en psychanalyse » organisée par le groupe Boutchou et l’ACF MAP. Dans ce film une des questions traitées portait sur la façon dont les deux protagonistes du film abordaient la question de la féminité. Plusieurs types de féminité étaient représentés par au moins trois femmes : Sofia, Naïma et Calypso.
Sofia rappelle les icônes de la féminité des années 50-60 comme Brigitte Bardot. Son personnage n’est pas aussi superficiel qu’elle le paraissait et a surpris les spectateurs quand elle a répondu de façon pertinente à une autre femme : Calypso plus âgée qu’elle et issue manifestement d’un autre milieu.
Le personnage de Dodo qui affiche ouvertement son homosexualité est dans une relation particulière avec la deuxième protagoniste Naïma. Il tient à elle bien que son choix d’objet semble se porter sur les hommes. Ils font couple. Cette relation dans le film traite d’un questionnement très actuel dans la clinique pour savoir si on aime les filles ou les garçons quelque soit son sexe.
Dans la deuxième partie de la réunion nous avons continué notre travail sur deux textes d’orientation de Daniel Roy : « Quatre perspectives sur la différence sexuelle » et de Marie-Hélène Brousse : « Le trou noir de la différence sexuelle ».
Nous nous sommes demandé si à l’heure actuelle, la sexualité de l’enfant était toujours aussi rejetée qu’à l’époque beaucoup plus puritaine de Freud. Malgré la libération sexuelle des années 60, il n’a jamais été admis qu’il y avait de la jouissance chez l’enfant, une jouissance infantile en lien avec les pulsions qui cherchent une satisfaction à tout âge.
Le fait d’avoir été désigné comme fille ou comme garçon ne permet pas au sujet de savoir comment faire avec la jouissance. La rencontre avec la jouissance c’est la rencontre avec le trauma. La jouissance particulière renvoie à la différence absolue du sujet mais contrairement aux autres différences elle ne produit pas de ségrégation.
Nous avons la question du phallus chez Freud et chez Lacan. Le phallus ce n’est pas l’organe pénien. L’enseignement de Lacan permet de repérer que le primat du phallus renvoie au binaire absence / présence, au + / -. Quand on écrit φ (petit phi) on est dans le registre imaginaire et dès qu’on met un – devant φ (- φ) on passe dans le registre symbolique. Freud écrit phallus et non pénis car il s’agit de la castration symbolique.
L’assomption de la castration implique une perte de la satisfaction pulsionnelle, chez le garçon. Dans son texte « La signification du phallus », Lacan rapporte les constructions théoriques des différends psychanalystes contemporains de Freud qui ont écrit sur ce thème du phallus et cela aboutit à la querelle des phallus. Il est important de distinguer ce qui relève du génital et ce qui relève du sexuel qui n’implique pas forcément le génital.
Notre prochaine réunion se tiendra le mardi 3 décembre 2019 à 20h30.
Nous poursuivrons notre lecture des deux textes d’orientation.
Contact : Françoise Biasotto, responsable groupe Boutchou : frbiasotto@orange.fr
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