En préparation du Colloque Vieillir qui aura lieu le 3 décembre à Marseille, nous vous livrons ce texte de Michel Grollier, psychanalyste à Rennes, professeur des universités, membre de l‘ECF, intitulé « Dépendance » et publié dans l’ouvrage collectif Vieillir aujourd’hui, Perspectives cliniques et politiques aux éditions Champ social.

Pour le sujet vieillissant, comme pour le sujet malade ou handicapé ou encore l’enfant, une limite s’impose dans le champ social, celle que cadre les signifiants « d’autonomie » et de « dépendance ». La dépendance vient comme un verdict médicalisé pour indiquer combien le sujet se trouve en situation de devoir en passer par quelques autres pour sa vie au quotidien, voire par des autres dans une institution. Un verdict car parfois il est imposé au sujet au nom de son bien, comme beaucoup de normes sociales. Je propose de reprendre l’usage contemporain de cette notion de dépendance, sa bascule dans le discours médical, et son impact sur un sujet.

Dans la société, la dimension même de civilisation vient poser les conséquences des interactions humaines, cadrer ce que l’on peut nommer une interdépendance raisonnée. Et dans ce cadre, la position de ceux qui se trouvent en difficulté voire en incapacité à occuper leur place dans cet espace a été de plus en plus pris en compte et précisé. D’abord la question des enfants, avec les structurations de ces petites institutions que sont ce qu’on appelle « famille », c’est à dire une certaine conception des liens de parenté. De ces institutions il est attendu l’accompagnement des jeunes humains vers l’intégration dans la communauté. Il y a donc la une dépendance organisée selon la civilisation concernée. Pour montrer la dimension culturelle de la position du sujet âgé, j’aime a citer le film de 1970, « Little big man » de Arthur Penn avec Dustin Hoffman ou s’entrechoque la culture des Indiens autochtones avec les conquérants occidentaux. Même si chaque nouvelle journée se révèle « un bon jour pour mourir »,……..lire la suite

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