CPCT. « Le petit Poucet musicien », par Françoise Denan »

Avec « Le petit Poucet musicien », Françoise Denan, consultante au CPCT Marseille, livre une vignette clinique élaborée dans le cadre du Colloque Psychiatrie-Psychanalyse tenu en septembre 2019.  
Cette vignette s’inscrit dans un ensemble de cas livrés, sauf un, par les consultants au CPCT Marseille-Aubagne, qui témoignent de l’orientation psychanalytique des traitements au CPCT, dispositif gratuit, limité dans le temps et dans lequel les consultants sont bénévoles. Ces cas cliniques sont totalement anonymes et construits en logique. Ils rendent compte des effets obtenus et du travail de recherche conduit dans ce dispositif. Ils témoignent aussi de la façon dont les problématiques contemporaines sont abordées au CPCT où les pathologies sont pensées à l’aune de la subjectivité des patients. 

« Un enfant de bourgeois qui finit en foyer »

Dès l’école, les psychologues parlent très tôt pour Luc de troubles du comportement. En voici le récit, livré à la première séance : ses parents ont divorcé pour ses trois ans, la mère quittant le foyer et lui promettant de le reprendre avec elle une fois stabilisée… ce qui se produit seulement sept ans plus tard. Encore s’enferme-t-elle dans sa chambre avec son amant dès vingt heures, au moment où Luc aurait besoin d’être rassuré. Cet accueil mitigé tourne à l’abandon radical puisque, à la suite d’une dispute, elle le laisse sur le bord de l’autoroute, à l’âge de seize ans. Il retourne chez son père dont il conteste l’autorité et qui finit par porter plainte contre lui pour coups et blessures : Luc atterrit dans un foyer, dont il est également renvoyé.

« Un petit bonhomme face à un molosse »

Depuis, il se protège d’un Autre toujours susceptible de l’abandonner en privilégiant les « relations superficielles » qui ne laissent aucun accès à ce qu’il est vraiment. Sa vie se passe comme « en terrasse d’une brasserie, derrière une vitre ». Il cesse tout contact dès que l’Autre s’approche trop. Il se protège ainsi mais il se sent seul. Notons que l’entrée au CPCT se fait sur cette modalité, puisqu’il a vécu l’entretien préliminaire comme un « casting » – il était en représentation. Toute interprétation qui le cernerait de trop près signerait la fin immédiate de la prise en charge. Lorsqu’il me demande lors de la première séance : « Est-ce qu’on ouvre tout de suite la boîte de Pandore ? », on mesure l’importance de ma réponse : « C’est vous qui décidez »… Pour lire la suite cliquez ici

 



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