Un « moment de conclure » sur huit années de travaux portant sur le thème « Médecine et psychanalyse ». François Leguil, psychiatre et psychanalyste, membre de l’Ecole de la Cause freudienne, qui s’est particulièrement intéressé à ce thème, sera notre invité.
Deux temps
- Jacques Ruff et François Leguil, psychanalystes, membres de l’ECF, animeront une conversation autour de quatre textes produits par les secrétaires successifs du bureau de ville Gap-Manosque pour ce « Moment de conclure ».
- Jacques Ruff et François Leguil animeront un « moment de conclure » pour le public de l’Université du temps libre faisant suite aux deux conférences-débats précédentes, celle du 5 avril avec Jean Berthet sur le don d’organes et celle du 24 mai avec Pierre Aimard, sur l’imagerie médicale (plus d’infos en cliquant ici).
Vendredi 9 juin, de 14 h à 17h, à l’Hôtel Ibis, aura lieu une conversation sur un thème qui aura été travaillé pendant huit ans par le bureau de ville Gap-Manosque de l’ACF MAP : « Médecine et psychanalyse ». Nous souhaitons que ce soit un « moment de conclure » après tout ce « temps pour comprendre ».
Ce thème a été abordé par Freud dès la naissance de la psychanalyse. Lacan a pris la suite pour souligner l’effet de « destitution subjective »que les progrès de la science avaient produit sur le médecin. C’est ce que notre invité, François Leguil, avait bien exposé il y a près de 10 ans lors d’une conférence. Chaque fois que le médecin soigne, ce n’est plus lui comme sujet qui soigne, c’est la science qui opère. La médecine,avant ce triomphe de la science, pouvait encore soutenir, à l’instar de la psychanalyse, l’importance de prendre en compte la parole d’un sujet dans le « souci de guérir ». Les protocoles, les statistiques, qui apportent des réponses universelles, ont fait taire la singularité de chaque sujet et ont donc disqualifié l’orientation psychanalytique. Une rupture entre la médecine et la psychanalyse s’est installée. La psychanalyse, par rapport au progrès de la science, paraît d’une autre époque.
Mais une déshumanisation, voire une « transhumanisation » du soin s’installe. Considérer un homme comme une machine, comme une voiture avec des pièces détachées prélevées sur un autre corps, apporte sans doute à cette machine une amélioration, une prolongation de sa durée de vie. Mais c’est au prix d’oublier que cette « machine » est aussi fondamentalement dérangée par le fait de ne pas savoir comment faire lien avec une autre « machine ».Le rapport humain n’est pas instinctif, ni automatique. Chaque sujet a dû construire son programme relationnel avec les modèles que lui fournit la société, avec les éléments saisis au hasard des rencontres et avec l’impact des mots qui l’ont accueilli et marqué. Cette place de la parole dans l’effet qu’elle a sur un corps n’est donc pas réductible à un protocole. Comment la psychanalyse peut-elle alors trouver à maintenir sa juste place dans ce contexte politique, économique ? N’est- ce pas dans ces moments où la science bute sur une impasse, ces moments où le soignant ne comprend pas pourquoi son savoir échoue que la psychanalyse, grâce à ce qu’elle a appris, avec rigueur, du lien transférentiel et du symptôme, peut se faire entendre.
Ce « moment de conclure » voudrait faire l’état des lieux. Claude Van Quynh, Carine Thieux, Isabelle Fragiacomo, Claudine Boiteux se sont succédés pour organiser les différentes soirées et journées qui ont ponctué ces années. Chacun d’eux a produit un texte qui sera envoyé aux inscrits. C’est à partir de ces textes que s’ouvrira notre conversation.
Jacques Ruff
Infos pratiques
Vendredi 9 juin 2017, de 14h à 20h
– De 14h à 17h : hôtel Ibis, bd Pompidou à Gap (entrée gratuite)
– De 18h à 20h : amphithéâtre de l’Université du Temps Libre, rue Bayard à Gap (UTL) (entrée payante)
Catégories :Agenda, Les séminaires en MAP, Séminaires ACF
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