Uforca Aix-Marseille propose 3 matinées de formation intitulées « Extensions vers les institutions – Comment faire en institution avec le mal-être contemporain ? ». Chaque matinée, présidée par le Professeur Hervé Castanet, coordinateur de la Section clinique, se déroule en 2 temps: Cinq exposés cliniques issus d’une pratique en institution sont présentés et discutés par les enseignants de la Section clinique. Conversation avec un invité. 1er rendez-vous en visioconférence, vendredi 3 mars 2023 de 9h à 12h30 sous le titre « Celles et ceux qui rencontrent une souffrance au travail ». Invitées : Danièle Olive, psychiatre, psychanalyste, membre de l’ECF, directrice du BAPU à Rennes ; Léa Talrich, avocate en droit du travail (au barreau de Marseille).
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Objectifs :
Les matinées de formations visent l’apport de concepts et d’éclairages cliniques utiles à la pratique en institution, sans oublier de favoriser les échanges entre professionnels. Les concepts de la psychanalyse sont pensés parfois comme abstraits, éloignés de la clinique quotidienne. À rebours de cette critique, l’enjeu de ces trois Extensions vers les institutions est
de montrer en quoi et comment les concepts de la psychanalyse sont des outils pour s’orienter. En ces temps où l’on voudrait croire que tout mal-être trouve sa cause dans les mécanismes neuronaux du cerveau, la psychanalyse affirme aussi la présence du sujet. Or le sujet ne parle pas dans le vide. « Qu’elle se veuille agent de guérison, de formation ou de sondage, la psychanalyse n’a qu’un médium : la parole du patient. L’évidence n’excuse pas qu’on le néglige. Or toute parole appelle une réponse » (Lacan, 1953). Laquelle ? Loin des recettes toutes faites, des standards, nous proposerons, à partir de cas singuliers, les réponses élaborées à partir d’une clinique orientée par l’écoute. Tout clinicien en institution (psychiatre, psychologue, infirmier, assistante sociale, éducateurs, psychomotriciens, etc., mais aussi les directeurs et cadres en institutions) y trouvera matière à interroger sa pratique.
Coût de la formation :
- Inscription à titre individuel : 30 euros/matinée ou 90€ pour les trois matinées
- Inscription au titre de la Formation Permanente (FP) : 50€/matinée ; 150€ pour les trois matinées
Modalité d’entrée en formation:
- Inscription à titre individuel, télécharger le bulletin d’inscription, c’est ici
- Inscription au titre de la formation permanente, c’est par là
- Envoi des bulletins d’inscription et renseignements : extensions.sc.2023@gmail.com
Horaires: 9h 00 à 12h 30 – Interface: Zoom
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#1 – Vendredi 3/03/2023 : Celles et ceux qui rencontrent une souffrance au travail
Les formes de la souffrance au travail, nouveau mal du siècle, sont nombreuses et parfois dramatiques. Les médias s’en font l’écho et relèvent qu’elles sont liées aux nouvelles conditions de travail (exigence de rentabilité accrue, précarité de l’emploi, insécurité, interchangeabilité des « agents », etc.)
Que dit la psychanalyse de ces moments « d’affrontement à la réalité de la condition humaine ?1 » Lire la suite1 Lacan J., Le Séminaire, Livre VII, L’éthique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1986, p. 349.
Titres et arguments des exposés cliniques:
Sortir du placard par Sylvie Berkane-Goumet
La souffrance induite par le travail est aujourd’hui largement dénoncée. Que peut nous apprendre la psychanalyse à ce propos ? Que cette souffrance ne peut se penser qu’au cas par cas et que, pour ne pas y demeurer englué, y compris dans les situations extrêmes, il ne suffit pas d’entreprendre des démarches juridiques mais de saisir le point vif qui a été touché. Lise en témoigne, c’est au point de butée que se trouve la solution.
« Trahisons » au travail par Françoise Haccoun
La souffrance au travail fait symptôme. Mona, reçue au CPCT, est contractuelle dans la fonction publique. Bibliothécaire ambulante hors les murs, elle s’épuise au travail et est actuellement en arrêt maladie. Elle se plaint de sa grande fatigabilité mais surtout des « moqueries » de ses collègues de travail, ce qu’elle nomme « trahisons ». Nous verrons comment l’écoute de ses symptômes va lui permettre une cession de jouissance. Mona pourra s’écarter de ses nombreuses colères énigmatiques, apaiser l’angoisse massive du début du traitement et envisager une reprise du lien social via un travail.
Agression et préjudice au travail par Dominique Pasco
Un photo-montage simulant une atteinte à sa vie circule sur les réseaux sociaux. Il émane de ceux auxquels elle voue avec passion l’exercice de son métier. L’effet est la sidération. Femme d’action, elle comptait sur la réponse de son institution, mais ne rencontre que silence. Vécu comme véritable laisser tomber, le sujet prête désormais à l’Autre une volonté de « l’écraser ». Un double recours aux soins hospitaliers et à la justice sera nécessaire et fait bord à la quérulence. Nous verrons au plan clinique comment.
Un homme combatif par Élisabeth Pontier
Le travail, par le rôle social qu’il implique, est une modalité de faire lien social. Mais il peut s’agir du « nommer à » une fonction, venu se substituer au « nommer par » le Nom-du-Père. Les aléas liés au travail, offrent tout autant la possibilité pour un sujet de faire lien social, c’est-à-dire de trouver sa place dans un discours. Nous verrons comment pour Mr B, 40 ans, c’est un accident de travail qui permet une forme de stabilisation, tout en le protégeant d’un lien persécutoire à l’Autre.
Un dénouage au travail par Patrick Roux
Pour ce sujet, la perte d’emploi est à la fois cause et conséquence d’un moment d’effondrement subjectif. Il faudra à M. Z mettre la souffrance au travail de la parole et de la lettre pour en extraire à nouveaux frais une forme de salut, un « salut par l’objet ».
# 2 – Vendredi 29/09/2023 : Celles et ceux qui ont subi une agression sexuelle
« Il n’y a aucune chance qu’on ait la clé de l’accident de parcours
qui fait que le sexe a abouti à faire maladie chez le parlêtre… »
(Lacan, RSI, 8 avril 1975)Révélées par les mouvements féministes récents (#Me Too, Balance Ton Porc…), les agressions et violences sexuelles sont mises à jour publiquement notamment via les réseaux sociaux. Cette dénonciation de « l’abus », alors resté sous silence, signe l’effondrement du règne du père, maintien de l’ordre établi, et dévoile le rapport des sexes entre eux. Celles et ceux qui ont subi une agression sexuelle sont confrontés à un trauma réel et souvent ravageant rendant « le rapport des deux sexes entre eux […]de plus en plus impossible4 ».
Que dire des enfants et adolescents victimes d’agressions sexuelles qui s’adressent aux institutions ? Lire la suite4 Miller J.-A., « Une fantaisie », Mental, n°15, février 2005, p. 19.
# 3 – Vendredi 24/11/2023 : Celles et ceux qui ont à faire un « travail de deuil »
On entend parfois parler d’un « travail de deuil » à faire ou qui ne se fait pas et s’éternise dans un état « dépressif ». Mais qu’est-ce qu’un deuil « normal » ? La souffrance liée à la perte d’un être cher relève-t-elle de la maladie ? Et donc quand peut-on considérer qu’un deuil est pathologique et nécessite de consulter ? Lire la suite
Enseignants:
Sylvie Berkane Goumet, psychologue clinicienne, membre de l’École de la Cause freudienne
Hervé Castanet, professeur des Universités, membre de l’École de la Cause freudienne
Françoise Haccoun, psychologue clinicienne, docteure en psychopathologie clinique, membre de l’École de la Cause freudienne
Dominique Pasco, psychologue clinicienne, membre de l’École de la Cause Freudienne
Élisabeth Pontier, psychologue clinicienne, membre de l’École de la Cause freudienne
Patrick Roux, psychologue clinicien, membre de l’École de la Cause freudienne
Uforca Aix-Marseille est en cours de certification Qualiopi
Photo : Jennifer Lepesqueur
Catégories :Le Blog SC, Session 2023
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