Prochaine réunion du groupe Boutchou du CEREDA à Marseille, mardi 9 novembre à 21h, en visioconférence. Au programme: Présentation par Benoit Guttadauro de la thèse 3 du texte « L’agressivité en psychanalyse » de J. Lacan. Lecture par du chapitre XV et XVI du livre de R. et R. Lefort Maryse devient une petite fille.
Compte-rendu de la réunion du 13 octobre 2021, par Cécile Rios
Nous sommes revenus sur la thèse II du texte de Lacan : « L’agressivité en psychanalyse »[1]: « l’agressivité, dans l’expérience, nous est donnée comme intention d’agression et comme image de dislocation corporelle, et c’est sous de tels modes qu’elle se démontre efficiente »[2]. Nous nous arrêterons sur les imagos intériorisées par le sujet de l’Autre agressif.
Différents imagos interviennent dont les principales sont les images du corps morcelé, castration, éviration, mutilation, démembrement. Question : avec les enfants, comment dialectiser cela ? Quelque chose de l’agressivité se met en scène. C’est le cas d’un petit garçon de cinq ans qui prenait la poupée pour la jeter en l’air et la faire retomber indéfiniment et la démembrer. Il semblait mettre en acte son refus de venir en séance. Il n’a jamais dit qu’il ne voulait pas venir en séance. L’agressivité à céder lorsque les séances se sont espacées. Quelque chose du côté de la pulsion dont nous savons qu’elle est acéphale, semblait se satisfaire. Ces jeux d’enfants sont souvent interprétés du côté du comportement et la psychanalyse établit un lien entre pulsion et imagos. Les enfants ne parlent-ils pas de leurs propres angoisses de morcellement lors de ces mises en scènes agressives ? Lorsque l’imago du corps morcelé est liée à la pulsion de mort, qu’en dire ?
Quentin Meynaud a commenté le chapitre XIII et XIV de « Maryse devient une petite fille »[3]. Maryse dit « vilaine » en s’adressant à Rosine Lefort (RL). Elle est désormais dans le langage. Quand Rosine Lefort refuse de répondre à sa demande de colmater le réel de la castration par un bandage du bras, cela déclenche l’agressivité de Maryse. Pour Rosine Lefort il s’agit que Maryse reconnaisse la castration symbolique et non pas de colmater la castration réelle.
L’annonce anticipée du départ en vacances de Rosine Lefort déclenche un reproche de Maryse et une agressivité. Cette agressivité n’est-elle pas du ressort de l’agressivité intentionnelle dont parle Lacan dans la thèse II. Nous voyons bien qu’elle peut symboliser l’absence de l’analyste car elle se représente son absence et lui en veut. Elle nomme l’absence de la mère : « Maman où qu’elle est ? ». Elle peut penser cette absence et faire don de ses fèces en répondant à la demande de l’Autre.
[1] Lacan J., « L’agressivité en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966.
[2] Lacan J., Ibid., p. 103.
[3] Lefort R. et R., Maryse devient une petite fille, Psychanalyse d’une enfant de 26 mois, Paris, Seuil, 1995.
Contact : Françoise Biasotto, frbiasotto@orange.fr
Tel: 06 09 64 55 98
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