Revues. Ornicar? 55 – Les bas-fonds

Parution du dernier numéro de la revue du champ freudien, Ornicar?, intitulé « Les bas-fonds »,  Édition Navarin, Paris 6e, sous la direction de Jacques-Alain Miller, Christiane Alberti et Sophie Marret-Malleval. Sortie en librairie le 8 avril 2021 et dès maintenant sur le site ECF-Echoppe.

Pourquoi « Les bas-fonds » ? Disons-le d’emblée, un tel titre a de quoi surprendre le lecteur d’Ornicar ? La topographie des profondeurs n’est pas de mise en psychanalyse dès lors qu’on se repère à la structure de langage et à la fonction de la parole. L’inconscient, en effet, n’habite pas le fond de l’âme, ne se confond pas avec le secret ou l’intime, mais s’attrape au contraire à la surface, au ras du discours, dans nos lapsus, nos symptômes, nos manières d’aimer et de jouir. Car il n’y a
pas de métalangage, seulement le langage concret que parlent les gens, selon une expression de Lacan que j’affectionne.
Que seraient les bas-fonds sans Les Misérables, qui en ont formé la représentation la plus aboutie ? Décrypter la fabrication d’un tel regard et construire l’histoire de cet imaginaire, c’est ce dont a fait œuvre le regretté Dominique Kalifa avec son livre incontournable Les Bas-fonds. Gueux, mendiants, prostituées, criminels, aliénés, bagnards… à nous conter l’histoire de ces figures réelles ou fantasmées, il donne à entendre qu’elles n’ont jamais cessé de fasciner. Plus la description de la misère humaine est pathétique, plus elle fait vibrer. Comment ne pas apercevoir aujourd’hui qu’il s’agit de regard, d’un regard qui se jouit ? Les bas-fonds d’aujourd’hui sont ceux de la dérision et du cynisme de la jouissance, quand le triomphe des objets a pulvérisé tous les semblants de la modernité. Les bas-fonds nous concernent. Ils disent qu’au fondement de la réalité sociale, il y a la prise du symbolique qui s’exerce jusqu’au plus intime de l’organisme humain.

Auteurs : Jacques-Alain Miller, Christiane Alberti, Aurélie Pfauwadel, Giacomo Todeschini, Francesca Biagi-Chai, Jean-Pierre Naugrette, Hervé Castanet, Anne-Emmanuelle Demartini, Gérard Wajcman, Dominique Corpelet, Julia Peker, Samuel Lindner, Niels Adjiman, Virginie Leblanc, Romain Aubé, Luc Garcia, Philippe Hellebois.
Rédaction : Christiane Alberti, avec Deborah Gutermann-Jacquet & France Jaigu. Sophie Marret-Maleval,
directrice de la publication. Comité de rédaction : l’équipe du Département de psychanalyse de l’université Paris 8, en relation avec l’Association mondiale de psychanalyse.

Sommaire: 

D’une époque sans nom, liminaire par Christiane Alberti
Jacques-Alain Miller,
– Ce qui ne peut se dire
– L’amour du prochain
Aurélie Pfauwadel, L’horrible bête faite pour la nuit
Giacomo Todeschini, L’usure « manifeste », métaphore de « l’infamie de fait »
Julia Peker, Topologie des marges
Francesca Biagi-Chai, Lacenaire, a-temporel
Jean-Pierre Naugrette, Bas-fonds avec spectateur : Londres, 1751-1891
Dominique Corpelet, Une histoire baroque, par Borges
Hervé Castanet, Boulgakov / Staline : lettres étranges
Anne-Emmanuelle Demartini, Entretien. L’histoire comme voyage vertical
Gérard Wajcman, Les lumières de la ville
Samuel Lindner, Le suçotement
Niels Adjiman, Suçotement et sexualité : de Lindner à Freud
Virginie Leblanc, Pour un Retour à Baudelaire
Romain Aubé, Cy Twombly avec Roland Barthes
Luc Garcia, La menace est invisible
Philippe Hellebois, Sur un Dictionnaire Apollinaire

 

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