CEREDA. 2 juin – Marseille – Boutchou

La prochaine réunion du groupe Boutchou du CEREDA à Marseille aura lieu mardi 2 juin en visioconférence, à 20h30. Séance consacrée au texte de Jacques Lacan « La signification du phallus »[1] . Cécile Rios présentera sa lecture des deux premiers chapitres de « Maryse devient une petite fille ». [2]

[1] Lacan J., « La signification du phallus », Écrits, aux Éditions du Seuil, Paris, 1966.

[2] Lefort R. et R., Maryse devient une petite fille, psychanalyse d’une enfant de 26 mois, Seuil, 1995.

Compte-rendu de la rencontre Cereda du groupe Boutchou du 5 mai 2020, par Cécile Rios:

Le mardi 5 mai notre réunion s’est déroulée en visioconférence par Zoom. À travers la présentation par Veronica Sosa-Yegge du texte : « La disparition du complexe d’Œdipe » issu du livre « La vie sexuelle »[1] de Freud 1923, nous avons tiré quelques remarques. Freud parle au début de son texte du complexe d’Œdipe  comme d’un phénomène pouvant renvoyer à une hérédité. Qu’entend-il par-là ? Cela renvoie-t-il pour à une hérédité génétique ? Ou identificatoire ? N’emploie-t-il pas ce terme à partir de sa formation de neurologue ? Est-ce que le complexe d’Œdipe peut-être programmé ?

Nous nous sommes demandés comment entendre aussi : « le complexe d’Œdipe offrait à l’enfant deux possibilités de satisfaction, l’une active et l’autre passive »[2] ? Ces deux positions sont bien définies dés 4 ou 5 ans,  il n’y a pas d’oscillation entre passif et actif. Il y a une position décidée du sujet. Ce choix aura des conséquences sur sa sexualité d’adulte.

Le complexe d’Œdipe décline aux alentours de 5-6 ans, mais qu’en est-il pour le complexe de castration ? À 4 ans, la position du sujet est déjà définie. Nous le voyons bien comme dans le cas du petit Hans. Le complexe de castration ne survient pas à un âge fixe. Il s’agit plutôt de moments de franchissement subjectifs d’une étape à une autre.

Dans le complexe de castration, la menace de castration proférée par la mère est renforcée par la rencontre réelle avec l’absence de l’organe chez la petite fille. Ce qui prime alors, est de ne pas perdre le pénis et dans ce but, le sujet se détourne de l’amour du père et du désir de la mère.[3]  Il sort du complexe d’Œdipe par des identifications et il est moins pris dans la pulsion sexuelle. Les identifications forment le Moi. Dans la cure, l’analyste cherche à faire chuter ses identifications. Ce sont les interdits introjectés qui nous constituent, et forment le noyau du Surmoi. Le Surmoi est une assurance vie, que l’on peut désigner aussi comme assurance carcan. Le franchissement des complexes n’est pas toujours réussi. C’est contestable de dire que le complexe est supprimé.[4]

Nous faisons un lien avec la thèse de Jean-Marie Sauret « De l’infantile à la structure ». Freud parle d’un franchissement. Même s’il y a un franchissement, il peut y avoir des points de fixation dans la structure, même si certaines choses ne sont pas résolues.

Un cas clinique est présenté par Cécile Rios, éducatrice spécialisée qui illustre comment Noé, reçu en CMP traite ses questions concernant d’une part, l’identité de son père (il ne sait pas qui est son père) et les rivaux potentiels que représentent les hommes qui approchent sa mère et d’autre part, sa construction imaginaire face à la castration maternelle qui apparait dans le transfert avec sa question lors d’un dessin : « est-ce que tu as une braguette ou un bouton ? »  Noé est au travail sur la question du manque de la mère, de la mère manquante. Les séances avec C. Rios ont permis une pacification de son agitation. La fonction paternelle a été mise en fonction par rapport à une mère qui était toute. La métaphore paternelle commence à s’écrire pour lui et il construit la théorie selon laquelle « tout homme peut-être un amant de la mère. Il a une certaine curiosité sexuelle qui lui permet d’être dans les apprentissages scolaires.

[1] Freud S., La disparition du complexe d’Œdipe, La vie sexuelle 1923, PUF.

[2] Ibid., p. 119.

[3] Ibid., p. 120 « si la satisfaction amoureuse, sur le terrain du complexe d’Œdipe, doit coûter le pénis, ( ….) le moi de l’enfant se détourne du complexe d’Œdipe. »

[4] Ibid., p. 120 : « mais le procès ici que nous avons décrit ( …) à une destruction et à une suppression du complexe. »

Infos pratiques: Mardi 5 mai à 20h30 au 314 avenue du Prado, 13008 Marseille.

Contact : Françoise Biasotto, frbiasotto@orange.fr, 06 09 64 55 98

Image en Une:  photographe Humphrey Spender,1937-38

 



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