Conférences d’introduction à la psychanalyse 2024. 21 mai – En visioconférence – L’infantile

Le cycle 2024 des Conférences d’introduction à la psychanalyse intitulé « L’infantile. Définitions, usages et conséquences cliniques dans la psychanalyse » se déroule de janvier à juin 2024.  Six rencontres en visioconférence. Coordination: Nicole Guey, psychanalyste à Marseille, docteure en psychopathologie clinique, membre de l’ECF et de l’AMP. Prochaine séance le 21 mai, ouverte à tout public sur inscription.

Toutes les infos ci-dessous.

Argument

L’INFANTILE
Définitions, usages et conséquences cliniques dans la psychanalyse

L’infantile n’est pas l’enfant. C’est, dans l’inconscient du sujet, sa sexualité. Freud théorise la sexualité infantile à partir de l’analyse des adultes, avec l’étude de la perversion et de l’hystérie. Il considère que l’on ne pourrait comprendre la période de latence chez le jeune enfant sans la découverte du refoulement hystérique, véritable matrice de tous les refoulements. Le seul accès possible à la réalité de l’inconscient est constitué par sa mise au travail en analyse.
Quant à la perversion, la lecture des Trois essais sur la théorie sexuelle[1], écrits en 1905 et révisés jusqu’en 1923, éclaire le scandale provoqué par l’affirmation freudienne de « …la régularité d’une pulsion sexuelle durant l’enfance.. »[2] . Floraison précoce où la pulsion sexuelle se satisfait dans une modalité auto-érotique, elle concerne « …le corps propre de l’individu… »[3], et délimite des zones érogènes.
L’introduction des deux termes d’objet sexuel, soit la personne constituée comme adresse de la pulsion sexuelle, et de but sexuel, soit l’acte auquel pousse la pulsion, met à mal les présupposés sur la sexualité en les rapportant à un choix du sujet. « Il nous apparaît que nous nous représentions le lien entre la pulsion sexuelle et l’objet sexuel sous une forme trop étroite… Il est probable que la pulsion sexuelle est d’abord indépendante de son objet et que ce ne sont pas d’avantage les attraits de ce dernier qui détermine son apparition »[4].
La disjonction entre objet sexuel et pulsion, introduit une subversion d’un point de vue épistémologique. Elle éclaire quant au but, les déviations, les fixations à des actes préliminaires ou la recherche de satisfactions exhibitionnistes ou voyeuristes, sadiques ou masochistes… détournées de leur but génital. La satisfaction est ce qui fonde la quête du sujet. Lacan emploie le terme de jouissance. La prédisposition de l’enfant à la perversion polymorphe rend compte de la précocité de la jouissance sexuelle.
Du côté de l’objet sexuel, lors du franchissement qui conduit de l’auto-érotisme à l’amour d’objet, la capacité précoce du sujet à opérer un choix d’objet permet de souligner la dimension d’adresse à l’autre. Lacan spécifie cet autre dans la dialectique intrasubjective et intersubjective comme grand Autre. L’Autre avec un grand A, c’est dans la théorie le premier autre, plus spécifiquement la mère, ou celle-celui qui en tient lieu.
L’Autre, A, c’est aussi dans l’enseignement de Lacan le langage. L’inconscient est structuré comme un langage. L’Autre du langage précède le sujet et le détermine. « L’homme est prisonnier du langage et son statut premier est d’être objet. Cause du désir de ses parents, il est chanceux. S’il ne l’est pas, déchet de leurs jouissances »[5]. Comme objet, « l’enfant réalise la présence de ce que Jacques Lacan désigne comme l’objet a dans le fantasme »[6].
L’inconscient freudien c’est la structure lacanienne. En effet, dès sa naissance le sujet se structure autour de l’énigme que constitue sa sexualité. L’infantile fait trace dans la névrose comme dans la psychose ou la perversion. D’un point de vue clinique les symptômes constituent un ersatz des traits de caractère, ils puisent leurs forces à la source de la pulsion sexuelle.
« Ce que nomme l’infantile n’est pas l’enfant comme personne, mais son concept en tant qu’il concerne le réel du symptôme dans l’expérience analytique. »[7]. La sexualité est ce réel. Les conséquences cliniques de cette approche conceptuelle feront le socle de nos Conférences d’introduction à la psychanalyse.

[1] Freud S., Trois essais sur la théorie sexuelle, (1905), Nouvelle traduction de Philippe Koeppel, Folio, Gallimard( 1985).
[2] Ibid., p. 94.
[3] Ibid., p. 104.
[4] Ibid., p.54.
[5] Miller. J.-A., « Préface », in Bonnaud H., L’inconscient de l’enfant. Du symptôme au désir de savoir, Paris, Navarin/ le Champ freudien, 2013. p. 11.
[6] Lacan J., « Note sur l’enfant », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 373.
[7] Bonnaud H., « L’infantile. Rubrique: les concepts fondamentaux de la psychanalyse…. et les autres », Ironik !, n°54, 14 mars 2023, publication en ligne

Intervenants

Sylvie Berkane-Goumet, psychanalyste à Marseille, membre de l’ECF et de l’AMP. – Hervé Castanet, psychanalyste à Marseille, membre de l’ECF et de l’AMP, coordinateur de la Section clinique d’Aix-Marseille.- Nicole Guey, psychanalyste à Marseille, docteure en psychopathologie clinique, membre de l’ECF et de l’AMP. – Sylvette Perazzi, psychiatre, psychanalyste à Marseille, membre de l’ECF et de l’AMP. – Véronique Villiers, psychologue clinicienne à Aix-en-Provence, membre de l’ACF EN MAP.

Infos pratiques:

Quand? Les mardis  9 janvier, 13 février, 12 mars,16 avril, 21 mai,18 juin 2024 de 19h à 21h.   

Où?  Interface ZOOM 

Tarifs:  60 euros pour le cycle de conférences

Renseignements et inscriptions: conferences.aix.2024@gmail.com

CIP 2024 affiche 11

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