CPCT. « Opérer sur la jouissance », par Marie-Claude Pezron

Avec « Opérer sur la jouissance », Marie-Claude Pezron, consultante au CPCT Marseille-Aubagne, livre une vignette clinique élaborée dans le cadre du Colloque Psychiatrie-Psychanalyse tenu en septembre 2019.  
Cette vignette s’inscrit dans un ensemble de cas livrés, sauf un, par les consultants au CPCT Marseille-Aubagne, qui témoignent de l’orientation psychanalytique des traitements au CPCT, dispositif gratuit, limité dans le temps et dans lequel les consultants sont bénévoles. Ces cas cliniques sont totalement anonymes et construits en logique. Ils rendent compte des effets obtenus et du travail de recherche conduit dans ce dispositif. Ils témoignent aussi de la façon dont les problématiques contemporaines sont abordées au CPCT où les pathologies sont pensées à l’aune de la subjectivité des patients. 

Au CPCT, le temps est compté. SI le patient dispose d’un temps restreint, le praticien est lui-même concerné par ce décompte. Il doit opérer avec une certaine hâte, le temps pour comprendre est bref. Pour autant la rigueur reste de mise, « on attend […] qu’il soit en mesure de reconstruire le cas au terme des seize séances et de rendre compte de ce qui a été fait dans un temps si court ; non pas seulement l’effet thérapeutique, mais comment a-t-il été obtenu ? Suggestion ? Transfert ? Interprétation ? L’analysant a-t-il « réalisé » quelque chose ? [1] »

Bon nombre des personnes qui s’adressent au CPCT arrivent dans un moment de crise afin d’y déposer quelque chose du réel qui les tourmente. Le consultant est fréquemment convoqué pour contrer une jouissance débordante, bien plus qu’en tant que sujet supposé savoir la vérité qui les habite. Il lui est donc plutôt supposé un savoir-y-faire avec la jouissance.

Séparer de l’Autre jouisseur

 Émile, cinquante-neuf ans, vient « pour mettre des noms, des repères sur les racines de ce qui l’inquiète. » Le travail révèle que l’angoisse surgit face au silence de l’autre. Il ne peut interpréter son désir et se confronte dès lors à un point d’énigme qui le laisse en plan. Dans de telles situations, il dispose de solutions : alcool et cannabis le protègent du vide et des impulsions suicidaires ou encore il coupe les ponts, il « se casse »…. Pour lire la suite cliquez ici  

 

[1] Cottet Serge, « Raccourcir le temps pour comprendre », L’inconscient éclair, Temporalité et éthique au CPCT, Eurl Huysmans, Collection rue Huysmans, 2019, p. 20.



Catégories :Colloque Psychiatrie-Psychanalyse, Le Blog CPCT