CEREDA. 24 septembre – Marseille – Boutchou

Compte-rendu de la réunion du 25 juin – par Veronica Sosa-Yegge et Françoise Biasotto. Suite à la proposition faite par la responsable de la diffusion des J49 pour le CEREDA d’organiser une rencontre préparatoire, nous avons commencé à réfléchir à la façon dont nous pourrions articuler le thème des J49, Femmes en psychanalyse, avec la clinique de l’enfant.

Nous avons exploré la question à partir de l’angle des mères qui sont plus femmes que mères. Quels effets cela produit-il, quand elles sont branchées sur leur mari sur un mode exclusif. La clinique nous enseigne que dans cette configuration les enfants ont une place particulière, certains peuvent se sentir délaissés. Plusieurs vignettes cliniques ont été évoquées. Par exemple, une analysante adulte raconte comment elle observait, dans son enfance la relation amoureuse de ses parents et ne se sentait pas investie par eux. Il a été aussi abordé la question des femmes qui ne veulent pas devenir mère et de celles qui ne sont pas très attachées à leurs enfants ! Celles qui les confient au père. Il en découle cette proposition comment l’enfant envisage-t-il l’existence de sa mère en tant que femme ?

Dans la deuxième partie de la réunion nous avons travaillé sur le thème de la prochaine journée de l’Institut de l’Enfant, La différence sexuelle, à partir du texte de D. Roy : « Quatre perspectives sur la différence sexuelle » : « (…) les identifications sexuelles. D’un côté, elles paraissent se déduire « naturellement » de la différence entre les sexes, et de l’autre, semblent venir la soutenir, la conforter et l’inscrire dans le marbre d’un ordre symbolique. Les psychanalystes sont régulièrement interpellés sur cette question, soit comme gardiens du temple œdipien, soit comme propagateurs du libéralisme moral le plus débridé. »[1]

Dans la faille de la naissance d’un enfant comment se résout la question des parents ? Nous nous sommes arrêtés sur ce signifiant : faille, en interrogeant ce qu’il en était pour un enfant né d’un couple de deux femmes ? Est-ce pour lui bien différent ? La clinique nous enseigne qu’il n’y a d’approche possible qu’au cas par cas et que la réponse relève de la subjectivité de chacun. Que deviennent les théories sexuelles infantiles quand dans le monde et ses bouleversements actuels, la sexualité pourrait être perçue sans voile ? L’approche théorique qui met en tension la triangulation mère-enfant-phallus puis avec la métaphore paternelle le quaternaire père-mère-enfant-phallus, ne paraît plus suffire pour aborder ce qui s’entend chez des sujets très jeunes quant à leurs façons d’aborder une sexualité qui ne se réduit plus au binaire : garçon-fille ! Nous projetons de relire le cas de la petite Sandy.[2] Mais notre projet est aussi de nous interroger à partir de rencontres cliniques.

Une vignette clinique est proposée par N. Guey. Il s’agit d’un garçon qui récite le poème de la fête des pères à sa maman Françoise en présence de sa maman de naissance et de son frère jumeau. La scène se déroule, jusqu’au point où il se trouve arrêté et questionne: « Comment faire ?  Je ne peux pas dire : Bonne fête papa ! » La réponse fuse de la part de sa maman biologique qui sans hésiter lui suggère : « Tu n’as qu’à dire : “Bonne fête maman Cécile !” » Remarquons que la question de ce jeune garçon semblait ne pas se poser pour son frère, de la même façon. Il n’a pas sourcillé et n’a pas envisagé de réciter le poème…

[1] Daniel Roy, Quatre perspectives sur la différence sexuelle, http://institut-enfant.fr/2019/05/02/quatre-perspectives-sur-la-difference-sexuelle/

[2] Schnurmann, Anneliese, « L’observation d’une phobie », Les documents de la Bibliothèque de l’École de la Cause freudienne n°5, Phobie, Fétiche, Exhibitionnisme trois références du Séminaire IV de Jacques Lacan, Paris, 1995.

Notre prochaine réunion se tiendra le mardi 24 septembre 2019 à 20h30.
– Ianis Guentcheff et C. Rios présenteront le texte d’orientation de M.-H. Brousse : « Le trou noir de la différence sexuelle »
– F. Biasotto et F. Mathon présenteront le texte de Daniel Roy : « Quatre perspectives sur la différence sexuelle ».
– Veronica Sosa-Yegge présentera une vignette clinique issue de sa pratique.

ContactFrançoise Biasotto-Roux, responsable groupe  Boutchou : frbiasotto@orange.fr

 



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