Après une première séance dédiée à la genèse du concept et aux quatre composantes de la pulsion, l’atelier se poursuit lundi 6 février avec les interventions de Françoise Denan et Françoise Haccoun à partir du texte freudien de 1905 : Trois essais sur la théorie de la sexualité. Freud produit alors plusieurs ruptures épistémiques. Après ce texte, la perversion ne sera plus une « aberration », l’enfant aura perdu son innocence, la sexualité humaine ne relèvera plus d’un instinct. Quelles conséquences en tire-t-il ? À quelle butée s’arrête-t-il ?
La pulsion est le thème que nous proposons de travailler cette année. C’est l’un des concepts majeurs de la psychanalyse. Nous repartirons de sa genèse, ses remaniements et son destin pour Freud.
La première question de Freud fut celle de se demander si la pulsion est d’origine psychique ou somatique. Instinct et pulsion sont clairement distincts : la pulsion se distingue des instincts correspondants dans le champ de la biologie.
Freud place au cœur de ce dispositif, à travers tous ces aspects de la pulsion, une notion cruciale, pierre angulaire de la pulsion : l’autoérotisme. Les caractéristiques de la pulsion freudienne sont définies d’emblée : elles sont extérieures à la pensée – elles concernent le corps. Les notions de pulsion et d’objet partiel se déduisent des zones érogènes en tant que sources de la pulsion. Freud décrit le fonctionnement de la pulsion (Trieb) sur un mode dynamique : c’est tout d’abord une quantité, une énergie mesurable. Traitée comme un processus physique, la pulsion peut être décomposée en paramètres : la poussée (Drang), le but (Ziehl), la source (Quelle) et l’objet (Objekt). Ces composantes permettent de décrire et la pulsion et son destin (Freud, 1915) : refoulement et sublimation, pulsions « inhibées quant au but ».
Il existe chez Freud un véritable dualisme des pulsions : des pulsions d’autoconservation aux pulsions sexuelles. Il oppose également pulsion de vie et pulsion de mort (Eros opposé à Thanatos). Pour Freud, dans son cheminement, il y a un au-delà du principe de plaisir (Freud, 1920), qu’il nomme pulsion de mort.
Un atelier placé sous la responsabilité de Hervé Castanet et Françoise Haccoun.
Infos pratiques
Les lundis 9 janvier 2017, 6 février, 13 mars, 3 avril, 15 mai
de 20h à 21h30
Centre hospitalier Montperrin
Auditorium (1er étage)
Chemin du Petit-Barthélémy
13100 Aix-en-Provence
Renseignements et inscriptions : acf.map.atelieraix@gmail.com
#1. Lundi 9 janvier – Genèse du concept de pulsion chez Freud. Intervenants : Hervé Castanet et Françoise Haccoun, psychanalystes à Marseille, membres de l’ECF.
#2. Lundi 6 février – Naissance du concept de pulsion. Ses développements et ses impasses. Intervenants : Françoise Denan, psychologue clinicienne à Aix-en-Provence, et Françoise Haccoun, psychanalyste à Marseille, membre de l’ECF.
#3. Lundi 13 mars – Vicissitudes d’une passion. La Schaulust. Intervenant : Hervé Castanet. Le voyeur a une passion dont le nom freudien est Schaulust (le plaisir de voir). Il s’y voue. Il veut voir et il est prêt pour y parvenir à payer le prix fort. Son corps y est toujours impliqué. La pulsion scopique (la Schautrieb freudienne) l’exige. Mais que veut-il s’approprier par cette intense activité visuelle ? Que s’efforce-t-il d’obtenir ? Que se passe-t-il dans le voyeurisme ? Au moment de l’acte du voyeur, où est le sujet, où est l’objet ? Le voyeurisme implique l’œil comme organe mais le ressort de sa logique est ailleurs. Dans le voyeurisme, ce n’est pas de vision qu’il s’agit mais de regard.
Catégories :Agenda, Les séminaires en MAP, Séminaires ACF
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.